Corporate 08/12/2022

2023 sera l'année de la désinflation 

Un retour à la « normale », mais pas sans défis


Dans ses perspectives annuelles sur l'économie et les marchés financiers en 2023, Olivier Colsoul affiche un optimisme prudent, malgré l'incertitude persistante sur différents plans. 
  
L'inflation - la hausse des prix des biens et des services - s'est maintenue à un niveau relativement faible pendant plusieurs décennies. Mais depuis l'été 2021, elle a commencé à fortement augmenter, d'abord aux États-Unis, puis en Europe et dans le reste du monde. Fin 2022, on observe un fléchissement dans la courbe aux États-Unis, et l'Europe devrait elle aussi être proche du pic. 2023 s'annonce donc comme l'année de la désinflation et d'un retour progressif à la « normale », ce qui ne signifie pas que les défis disparaîtront.

 

 Olivier Colsoul, Senior Strategist chez AG :
« Les principales causes de la forte hausse de l'inflation sont essentiellement liées à la conjoncture : la réouverture soudaine de l’économie après la pandémie, la relance budgétaire massive, la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie. À côté de cela, des facteurs structurels peuvent eux aussi alimenter l'inflation à plus long terme : la transition énergétique et son impact sur les prix de l’énergie, ou encore la relocalisation de capacités de production compte tenu de la nouvelle situation géopolitique. »

 

Ces derniers mois, les banques centrales ont cherché à faire reculer la demande de biens et de services en durcissant leur politique monétaire. L’objectif ? Rétablir un certain équilibre avec une offre restreinte. Ce ralentissement contrôlé de l'économie est un exercice très délicat, mais qui semble porter ses fruits. De plus, la résolution des goulets d'étranglement dans l'industrie et la baisse des prix de l'énergie ont favorisé la situation. Le pic d'inflation est passé aux États-Unis, et ne devrait plus tarder en Europe. 
 
Olivier Colsoul :
« Le risque d'une récession économique brutale nous semble limité, et nous nous attendons à un ralentissement économique avec une récession technique relativement restreinte. L'approvisionnement en gaz semble suffisant pour passer l'hiver, et de nombreuses mesures ont été prises pour que les factures d'énergie restent raisonnables. L'économie plie mais ne rompt pas. Nous devons rester prudents pour 2023, mais on aperçoit la lumière au bout du tunnel. » 

 

Que peuvent signifier ces perspectives pour les différentes classes d'actifs ? Olivier Colsoul tire quelques conclusions générales :

•    La forte hausse des taux d'intérêt et des primes de risque cette année a redonné de l'attrait aux obligations d'entreprises de bonne qualité.
•    Dans un contexte d'inflation volatile et incertaine à long terme, les obligations indexées sur l'inflation offrent une protection contre la hausse des prix à des coûts acceptables. 
•    Nous avons adopté une position neutre à l'égard des actions. Les valorisations ont augmenté un peu trop et trop vite ces dernières semaines. Les révisions négatives des bénéfices continuent de toucher les États-Unis et s'étendent désormais à l'Europe. Nous pensons donc qu'une reprise durable des actions ne se fera pas avant un certain temps. Pour cela, il faut davantage de preuves que les hausses de taux des banques centrales touchent à leur fin et que l'économie est en mesure d'éviter une grave récession. Les actions d'entreprises aux dividendes stables et au solide pouvoir de fixation des prix offrent déjà des opportunités à moyen terme. 


 

 

     
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