Pension d'indépendant : ça fait peur !
Quelles sont les options possibles ? - Entretien avec Sofie Witdouck et Renaud Sartiaux d'AG
S'il travaille dur, un indépendant gagne la plupart du temps très bien sa vie. Mais en cas de problème, les réserves peuvent fondre à vue d'œil. Alors, comment tenir le coup quand on se retrouve subitement avec une pension moyenne de 900 euros ?
Sofie Witdouck, Head of Market Development Business Life Insurance, et Renaud Sartiaux, Head of Tax & Legal Business Life, abordent dans cette interview les options possibles pour une meilleure pension.
Selon l'INASTI, la pension moyenne s'élève environ à 900 euros, mais un indépendant a droit à une pension minimale garantie supérieure, c'est exact ?
Renaud Sartiaux : « Oui. La pension garantie pour isolés s'élève à 1.266,37 euros et la pension garantie pour un ménage est de 1.582,46 euros. Mais... ces chiffres sont valables uniquement à condition d'avoir une carrière de 45 ans. Si votre compteur n'affiche par exemple « que » 40 ans, votre pension sera alors sensiblement moins élevée.
Comment connaître le montant de notre pension ?
Sofie Witdouck : « Celle-ci dépendra de la carrière professionnelle, des revenus professionnels soumis à des cotisations sociales et de la situation familiale. »
Un tel calcul pourrait-il surprendre, voire effrayer certains indépendants ?
Sofie Witdouck : « Voir le montant dont vous devrez vous contenter chaque mois après avoir travaillé durement toute votre vie est souvent décourageant. Les indépendants savent très bien que ce sera trop peu pour se permettre une retraite confortable. Je ne parle pas ici de luxe extravagant ou de voyages exotiques, mais j'entends simplement un petit restaurant de temps en temps, un petit coup de pouce pour les petits-enfants ou encore de travaux de rénovation dans la maison. »
Renaud Sartiaux : « Étant donné le montant de la pension légale, un indépendant peut facilement en déduire qu'il ne pourra pas compter sur ce capital en cas de souci. Tomber malade et devoir payer les soins réduira encore fortement le revenu mensuel, sans parler de la facture de la maison de repos. Des études de marché montrent que dans 60 % des cas, le coût de la maison de repos reste supérieur au revenu mensuel du pensionnaire. Pour plus d'un résident sur cinq, le fossé entre la pension et la facture de la maison de repos est de plus de 500 euros. Quand vous avez travaillé toute votre vie, la dernière chose que vous souhaitez, c'est bien de vous retrouver dans une situation où vous devez compter chaque euro. »
Pour cela, les indépendants peuvent mettre de l'argent de côté sur un compte d'épargne ?
Sofie Witdouck : « C'est une possibilité, mais cela ne donnera aussi qu'un faux sentiment de sécurité. En raison de la faiblesse des taux, le carnet d'épargne ne rapporte plus assez pour compenser l'inflation et au final, votre pouvoir d'achat diminue. »
Quelles sont dès lors les autres options pour se constituer une pension complémentaire ?
Sofie Witdouck : « L'option la plus intéressante est sans aucun doute la pension libre complémentaire pour indépendants ou PLCI. Cette formule permet non seulement d'épargner pour ses vieux jours, mais offre aussi directement un bel avantage avec la possibilité de déduire les cotisations de la PLCI comme frais professionnels. Cela a donc aussi pour effet de diminuer vos revenus et vous payez donc moins de cotisations sociales. De quoi récupérer jusqu'à 60 % de vos versements. Le fait de ne pas devoir payer de taxe sur les primes est aussi un avantage. La PLCI est vraiment à recommander pour les indépendants en société comme en personne physique. »
La PLCI est intéressante mais a aussi ses limites...
Renaud Sartiaux : « C'est exact. En 2019, le montant donnant droit à un avantage fiscal est par exemple plafonné à 3.256,87 EUR. Mais pas de panique, les indépendants qui veulent épargner plus ont encore d'autres possibilités. L'Engagement Individuel de Pension ou EIP s'adresse aux indépendants en société, alors que la Convention de Pension pour Travailleurs Indépendants ou CPTI est destinée aux indépendants en personne physique. »
Pouvez-vous expliquer les avantages des deux options ?
Renaud Sartiaux : « Il est possible de combiner tant l'EIP que la CPTI avec une PLCI et d'épargner ainsi plus pour votre pension. L'avantage d'un EIP est qu'il permet de se constituer une pension complémentaire à travers votre société. C'est elle qui paie les primes et elle peut les déduire comme charges professionnelles. Mais le capital de pension est finalement pour vous à titre privé. Un autre point intéressant de l'EIP est que vous pouvez vous constituer vous-même une pension fiscalement avantageuse pour les années où vous n'aviez pas encore de société. Vous pouvez ainsi verser des primes de rattrapage rétroactivement pour un maximum de 10 ans.
Une CPTI donne droit à une réduction d'impôt de 30 % au niveau de l'impôt des personnes physiques pour autant que vous répondiez à certaines conditions. L'impôt de 10 % sur le capital final d'une CPTI est aussi avantageux. »
Conclusion : les avantages qu'offrent une PLCI, un EIP et une CPTI sont nombreux.
Sofie Witdouck: « Absolument. Tout le monde devrait saisir ces opportunités. Que vous soyez indépendant en société ou en personne physique. Ces formules sont intéressantes non seulement sur le moment, mais aussi plus tard avec la garantie d'une pension confortable. »
Beaucoup d'assureurs proposent ces solutions de pension. Pourquoi un indépendant devrait-il opter pour AG ?
Sofie Witdouck : « Pour commencer, AG est le premier assureur de Belgique et présente une excellente solvabilité. Nous appliquons de plus une stratégie d'investissement prudente et investissons les primes de PLCI, EIP ou CPTI dans une assurance de branche 21 avec rendement garanti. Nos formules ont enregistré un rendement qui figure parmi les plus élevés du marché ces dernières années. C'est plutôt une bonne chose quand on voit à quel point les taux sont bas aujourd'hui. »