L'étoile pâlissante des "Magnificent 7" ?
Quelques faits d'actualité ont terni l'éclat des sept actions américaines du secteur technologique, surnommées les "Magnificent 7". Baisse temporaire ou fin de cycle ?
Stars incontestées des marchés d’actions depuis de nombreux mois, les sept entreprises que l’on a appelé les 7 Magnifiques ont vu ces dernières semaines leur étoile pâlir quelque peu. Une saison de résultats en demi-teinte et l’arrivée d’une startup chinoise dans l’intelligence artificielle (IA) en sont la cause. Alors, coup de mou temporaire ou fin de cycle pour ces « Magnificent 7 » ?
Avec 107 % de performance en 2023 et encore 67 % en 2024, 1,97 milliard de dollars de profit net, 17,94 milliards de dollars de capitalisation boursière représentant près de 35 % de l’indice S&P500, ce terme « Magnifique » n’est certainement pas usurpé pour ces sept actions.
Cependant, l’annonce surprise de l’arrivée sur le marché de l’intelligence artificielle d’une startup chinoise le 27 janvier dernier a provoqué l’émoi sur les marchés. DeepSeek (c’est le nom de ce nouvel opérateur) prétend en effet avoir développé une intelligence artificielle avec des investissements nettement moins importants (voir graphique ci-dessous), avec des puces qui ne sont pas de la dernière génération (vu l’interdiction pour NVidia d’exporter ses puces dernière génération vers la Chine), et avec un coût énergétique de son modèle nettement moins élevé.

Si le Nasdaq, l’indice des valeurs technologiques, n’a corrigé que de 3 %, le cours de Nvidia, lui, a plongé de quelques 17 % effaçant ainsi 600 milliards de dollars de capitalisation boursière en quelques heures (voir graphique ci-dessous), avant toutefois de se reprendre. L’impact a été plus réduit pour les autres acteurs : si Alphabet a perdu 4 %, Amazon, Apple et Meta ont terminé dans le vert. L’effet de surprise passé, le Nasdaq a repris de la vigueur et a récupéré ses pertes en moins d’une semaine.

Cet évènement a rappelé aux grands opérateurs de l’IA que, après deux années d’investissement colossaux pour le développement de l’IA et pour le développement des capacités nécessaires à sa mise en œuvre, il était temps de passer à une nouvelle phase, celle de générer des profits grâce à la vente des modèles d’IA auprès des développeurs d’applications et de services.
Véritable électrochoc, l’arrivée de ce nouvel acteur devrait donc être considérée comme une bonne chose en vue d’améliorer les processus et de faire ainsi baisser les coûts, notamment, afin de les rendre moins énergivores. C’est d’ailleurs, en substance, ce que les grands acteurs de la technologie ont expliqué début février lors de la publication de leurs résultats du dernier trimestre 2024.
De plus, d’autres initiatives apparaissent, comme l’investissement de 500 milliards de dollars en vue de soutenir les infrastructures liées à l’IA, tel qu’annoncé en grande pompe par le nouveau locataire de la Maison Blanche. Ce projet, nommé « Stargate », financé par la banque Softbank, par Oracle et par OpenAI, verra 100 milliards de dollars investis cette année et les 400 restants étalés sur les quatre prochaines années. Cela devrait continuer à soutenir ce secteur technologique américain qui offre toujours de belles perspectives de croissance.
Que cela signifie-t-il pour les investisseurs ?
Dans le cadre de sa stratégie MultiManagement, AG continue de privilégier la diversification dans ses fonds ouverts de la branche 23 grâce, entre autres, aux gestionnaires qu’elle y intègre. En ce qui concerne la technologie américaine, au cours de l’année 2022, AG a ajouté le gestionnaire Axiom dans le fonds d’actions classique (ainsi que dans le fonds Sustainable en 2024) afin de bénéficier de son expérience sur ce secteur en particulier.
Cependant, en termes de répartition sectorielle, si des secteurs comme ceux de la technologie ou de la finance sont légèrement surexposés, AG veille constamment à être diversifié sur tous les secteurs d’activité (voir graphique ci-dessous). La prudence reste de mise devant la valorisation élevée de ces grands noms de la technologie. Certains de nos gestionnaires sont d’ailleurs depuis peu sous-exposé sur certaines de ces actions.

Grâce à sa politique unique de MultiManagement, AG adapte en permanence son portefeuille de gestionnaires en fonction des évolutions de marché, dans le but de générer un rendement stable sur le long terme.