Innovation 26/02/2021

AG lutte contre l'exclusion numérique avec des organisations sociales, des organismes publics et d'autres entreprises

40 % de notre population est vulnérable à la digitalisation croissante de la société. Cette tendance s'explique par deux facteurs : d'une part, des compétences numériques limitées ; d'autre part, un manque d'équipement. À terme, cette situation n'est pas soutenable. L'année passée, AG a dès lors rejoint l'initiative Digital Inclusion Ecosystem de BNP Paribas Fortis et Co.Station pour lutter contre l'exclusion numérique. Dans ce cadre, 12 entreprises, 5 organisations sociales et 7 organismes gouvernementaux ont travaillé en étroite collaboration au cours des derniers mois. Ils présentent aujourd'hui le fruit de leur labeur : 6 premières solutions concrètes pour combler le fossé numérique. 

La numérisation est omniprésente dans notre société moderne. Prendre un rendez-vous chez le docteur, demander un chômage temporaire, inscrire ses enfants dans une école, suivre des cours ou obtenir une attestation de la commune : de plus en plus, ces démarches se font exclusivement en ligne.  Pourtant, tout le monde n'a pas les compétences et l'équipement nécessaires. De plus, nous ne sommes pas tous égaux face à la fracture numérique.
 

Heidi Delobelle, CEO d'AG :
« La crise du coronavirus nous a obligés à encore renforcer l'attention à accorder à l'inclusion numérique. En collaborant avec des entreprises de divers secteurs, des administrations locales, des décideurs politiques et des organisations d'aide, nous pouvons nous engager efficacement en faveur de l'inclusion numérique à l'échelle de l'ensemble de notre société. »

 

Analphabétisme numérique

Les groupes les plus touchés par la fracture numérique sont les personnes en situation de pauvreté, les personnes faiblement alphabétisées, les personnes âgées, les jeunes et les personnes handicapées. 

En Belgique, pas moins d'une famille sur dix ne dispose pas d'une connexion Internet à domicile. Dans les familles à faible revenu, cette proportion atteint même 3 sur 10. Le manque d'accès aux outils nécessaires est une des principales causes de la fracture numérique. 
 
Une deuxième cause est le manque de compétences numériques. Pas moins de 40 % des Belges risquent d'être victimes d'exclusion numérique parce qu'ils n'ont pas accès aux outils numériques ou parce que leurs compétences numériques sont insuffisantes.
 
Une troisième cause : le stress numérique. Des personnes tout à fait capables d'utiliser les outils numériques choisissent parfois de ne pas le faire pour diverses raisons. Par ailleurs, la technologie évolue parfois si vite que certains n'arrivent pas à suivre. D'autre part, beaucoup de personnes s'inquiètent de la confidentialité et de la sécurité en ligne. Enfin, les apps et les sites internet ne sont pas toujours simples à utiliser. 
 

Digital Inclusion Ecosystem

 
En novembre 2020, BNP Paribas Fortis a lancé le Digital Inclusion Ecosystem avec le soutien opérationnel de Co.Station. Cette initiative regroupe des personnes de différents secteurs et horizons en vue de réduire la fracture numérique en mettant l'inclusion numérique à l'ordre du jour, en développant un réseau pour travailler sur cette problématique et en élaborant des solutions directement applicables qui auront un impact positif à court et à long terme. 
 
L'écosystème se compose des participants suivants : 
Entreprises: AG ; BNP Paribas Fortis ; Colruyt Group ; Deloitte ; DigitalForYouth.be ; DNS Belgium ; De Watergroep ; IBM ; itsme® ; Microsoft ; Proximus ; VRT
Organisations sociales: Beego ; Close the Gap ; Hobo ; Maks ; Mediawijs
Organismes et administrations fédéraux et régionaux: Actiris ; Agence du Numérique ; Agentschap Opgroeien ; Centre Informatique pour la Région Bruxelloise ; SPF Stratégie et Appui (BOSA)  ; SPF Finances ; Service Public Wallonie
 
Les participants sont épaulés par des experts de plusieurs domaines : 
Pour le monde universitaire: UCLL ; UCLouvain ; VUB 
Pour le monde de l'entreprise: 3 Step IT ; Anysurfer ; BNP Paribas Leasing Solutions
Pour les organisations sociales: Centre Kauwenberg ; Digidak ; Eleven Ways ; Fondation Roi Baudouin ; Link in de Kabel ; Lire et Ecrire ; Vlaamse Ouderenraad ; Wablieft ; We Tech Care. 
Pour les gouvernements fédéral et régionaux: District09 ; EPN De Wallonie
 
Après une période d'échanges d'idées et de mise au point, il est temps de passer à la phase de mise en œuvre. D'autres organisations peuvent encore rejoindre l'écosystème à la veille de cette deuxième phase. 
 

6 solutions pour réduire la fracture numérique 


Le Digital Inclusion Ecosystem propose six solutions concrètes pour lutter contre l'exclusion numérique. 
 
1. Campagne de sensibilisation
La première solution est simple : il faut parler de l'exclusion numérique. Nombreux sont ceux qui ne sont pas conscients de l'ampleur de la fracture numérique et des groupes concernés. Les intervenants développent donc une campagne de sensibilisation destinée aux entreprises, aux gouvernements et aux particuliers. Les entreprises, par exemple, pourraient adapter certains processus pour que les clients sans connexion ni compétences numériques ne soient pas exclus. Les autorités, quant à elles, peuvent mettre des initiatives en place pour simplifier leurs services numériques. 
 
La campagne de sensibilisation comprendra également un volet Mobilisation. Dans ce cadre, des collectes de fonds pourront être organisées pour soutenir financièrement les organisations sociales actives dans l'inclusion numérique. 
 
Le groupe cible de la campagne est varié. Outre une campagne médiatique destinée au grand public, les différents acteurs développeront aussi des canaux et des messages spécifiques pour les entreprises et la société civile. 
 
2. Renforcer les initiatives existantes
Deuxièmement, les participants à cette initiative sont bien conscients de l'existence d'une kyrielle d'initiatives sur l'inclusion numérique. Il est donc opportun de commencer par les renforcer. 
 
Les associations qui s'occupent de personnes vulnérables ayant un accès ou des connaissances numériques limités manquent souvent de fonds, d'équipement et de bénévoles. Pour surmonter ce problème, une plateforme ou un outil pourrait être créé pour soutenir et développer ces organisations. 
 
Cette plateforme sera développée conjointement par le gouvernement, les organisations sociales et les entreprises. Elle deviendrait un moyen de rassembler les organisations et les associations pour qu'elles se soutiennent mutuellement, partagent leurs expériences et dialoguent entre elles. Les membres pourront y trouver de l'aide et des conseils pour leurs questions, par exemple pour trouver la bonne formation, des bénévoles ou des partenaires dans la chaîne d'inclusion numérique. 
 
3. Une solution mobile pour les groupes cibles difficilement accessibles
Les organisations existantes actives au niveau de l'inclusion numérique ont parfois des difficultés à contacter une grande partie de leur groupe cible. Dès lors, une partie de la population ne participe que passivement à une société en pleine numérisation. Plusieurs facteurs jouent un rôle dans ce cadre : la peur de l'inconnu, un manque de connaissances sur les aides disponibles et la mobilité limitée. Par ailleurs, certains ne réalisent pas la valeur ajoutée de la numérisation. 
 
Si les personnes concernées ne viennent pas à l'aide proposée, il faut que cette aide aille à leur rencontre. Cependant, les capacités des organisations qui mettent déjà tout en œuvre pour enseigner les compétences numériques de base sont limitées. La solution mobile proposée par l'écosystème facilitera grandement la tâche de ces organisations. 
 
Concrètement, le Digital Inclusion Ecosystem propose une boîte facilement transportable qui contient du matériel, une connexion internet et des possibilités de recharge. En outre, l'organisation reçoit un moyen de transport personnalisé afin de mieux atteindre son groupe cible : un vélo cargo en ville, par exemple, ou une camionnette pour pouvoir se rendre dans les villages plus reculés. Tout dépend de l'endroit où l'organisation opère principalement. Les organisations peuvent utiliser cette solution mobile pour renforcer leur offre quotidienne aux personnes les plus inaccessibles, mais aussi lors d'événements organisés pour motiver leur public cible. 
 
4. Un point d'accès local pour tous
Chaque commune dispose déjà d'un point de contact où l'on peut utiliser un ordinateur - les bibliothèques publiques, par exemple. Les personnes sans compétences numériques peuvent s'y rendre pour obtenir une aide en informatique, acquérir des compétences numériques ou poser des questions simples. Cependant, ces points de contact sont souvent méconnus du public. 
 
Il existe aussi de nombreuses initiatives locales visant à promouvoir l'inclusion numérique. Certaines organisations sociales, par exemple, proposent souvent des formations en informatique et disposent d'un vaste réseau de bénévoles. Des entreprises aussi sont souvent prêtes à investir du temps, du matériel ou de l'argent dans l'inclusion numérique de la communauté locale. Enfin, les autorités locales sont les mieux placées pour identifier les différents problèmes liés à la fracture numérique dans leurs communautés. 
 
Pour ces raisons, l'écosystème propose une solution composée de deux volets : 
 
Tout d'abord, créer une fonction de responsable local de l'inclusion numérique. Cette personne devrait idéalement être issue de l'administration ou de la vie associative locale et mettre en place un écosystème local en collaboration avec les autorités locales. Cet écosystème regrouperait toutes les initiatives existantes et futures en matière d'inclusion numérique. Le responsable est le point de contact central et assure la dynamique et la visibilité de l'initiative. Il met en relation la population locale, les organisations d'aide et les autorités et entreprises locales.
 
Deuxièmement, en complément au premier volet, il convient d'ouvrir un guichet facilement accessible dans un lieu public, par exemple dans un supermarché ou dans la maison communale. Des bénévoles des différentes organisations de l'écosystème y seront pour répondre aux questions relatives à l'utilisation des outils numériques et pour présenter au groupe cible plusieurs initiatives existantes en matière d'inclusion digitale.  
 
5. Indice d'inclusion numérique
Le Digital Inclusion Ecosystem vise à aider les organisations publiques et privées offrant des services numériques à devenir plus inclusives sur le plan numérique. Il développera donc un indice qui permettra à ces organisations d'évaluer leur degré d'inclusion numérique et les encouragera à mieux adapter leurs processus et outils aux personnes plus vulnérables sur le plan numérique. 
 
L'indice déterminera le degré d'accessibilité d'une entreprise, par exemple via un site internet, des applications mobiles, un helpdesk digital ou un call center. Les avantages sont multiples : l'indice permet d'établir des directives et un plan de développement pour l'organisation, un « label » peut être demandé pour prouver le degré d'inclusion numérique de l'organisation et les utilisateurs peuvent par ailleurs se faire une idée du niveau d'inclusion numérique de l'organisation. Un prix annuel sera décerné pour récompenser les meilleures prestations. 
 
6. Mettre à jour les compétences numériques de manière simple et automatisée
Les personnes aux compétences numériques limitées sont souvent freinées d'une part par la stigmatisation et la honte et, d'autre part, par l'absence de solutions. Les solutions proposées sont insuffisantes et souvent coûteuses. 
 
La solution proposée par l'écosystème comporte trois étapes : 
 
Premièrement, il veut passer par une chaîne de télévision pour atteindre les personnes qui ne sont pas encore ou rarement en ligne. Il veut leur expliquer les premiers pas dans l'utilisation d'outils numériques. Ils seront également invités à visiter le site internet. 
Ce site internet - qui est la deuxième étape - est destiné aux personnes souffrant d'un retard numérique. Il doit donc être très accessible et facile à utiliser.
Pour la troisième étape, l'utilisateur indique son code postal et reçoit une liste des différentes solutions numériques dans sa région. 

Cette solution s'adresse aux personnes désavantagées sur le plan numérique mais désireuses d'apprendre, ainsi qu'à leurs 'ambassadeurs' : par exemple les petits-enfants qui accompagnent leurs grands-parents ou les assistants dans les maisons de repos. 
 
Note : Les chiffres mentionnés dans ce communiqué de presse sont basés sur le Baromètre de l'inclusion numérique 2020 de la Fondation Roi Baudouin.
 
 

 

     
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